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LECTURES du Bonheur

Ecrire sur les textes qui ont célébré le bonheur voilà une entreprise faite et refaite depuis longtemps.Activité originale est cependant la lecture d'un livre,célèbre ou non.Faire sentir aux autres ce qui m'a touché et interessé ,ce qui a nourri l'imagination et ouvert un chemin,voilà ce que je voudrais si possible tenter.

L'image d'Annie n'est pas Annie dans sa réalité de personne,ce que Sartre a bien montré dans l'Imaginaire.

      

       

                   

L'imaginaire de Sartre est un des rares livres qui distingue avec fermeté  l'image d'une personne de la personne elle -même.Si j'imagine Annie,je la fais apparaître en image selon la liberté de ma conscience,de façon irréelle.L'image que je forme d'Annie est bien differente de la personne réelle qui porte le nom d'Annie,personne qui possède en réalité  une conscience,une liberté de dire  oui ou non au désir des autres.L'image d'une personne est d'une grande pauvreté,très éloignée de la personne réelle dont le corps,le désir,les sentiments changent à tout moment,personne à laquelle je dois un respect sans condition,qu'en aucun cas je n'ai le droit de toucher malgré elle.

"l'objet irréel* ,tout en se banalisant ,va devenir beaucoup plus conforme à nos désirs que ne le fut jamais Annie.

Le retour d'Annie va faire éclater toute cette construction formelle." (L'Imaginaire ,page 280.Idées Gallimard.)

*L'objet irréel est l'image figée que je forme d'Annie ou d'une personne .

De façon analogue,les images pornographiques relèvent de l'irréel   et de l'imaginaire,en présentant aux hommes des images de femmes* qui ;comme par une noire magie ,se soumettent immédiatement au désir des hommes ,alors que la réalité est au contraire ce qui résiste à notre désir.

*La femme accepte dans le film   de devenir image magique de femme ,pour de l'argent ,ou encore pour exercer un pouvoir sur les hommes ,qui sait?

Attention alors au danger de confusion,pour ceux qui,ne distinguant pas l'imaginaire du réel,établissent une sorte de continuité entre les deux ,négligeant ainsi le droit de toute femme à refuser le désir d'un homme ,sous peine de viol  .

Cette contamination du réel par l'imaginaire renvoie à ce que nous vivons aujourd'hui,à cette prostestation-dénonciation des femmes qui en ont assez d'être traitées non comme des femmes libres de leur personne,mais comme des images malléables à merci par les hommes.

Dans un monde surchargé d'images,l'un des devoirs de l'éducation n'est-il  de montrer aux adolescents l'écart irréductible qu'il existe entre l'imaginaire et la réalité?

 

 

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